Les Vifiers

En lui choisissant son prénom, ses parents ont eu du nez :  il a toujours été sage, posé et évidemment discret. Élevé dans un milieu confortable, le jeune fils unique a bénéficié d'une éducation bourgeoise classique lui assurant de reprendre les affaires de son père dès sa majorité. Il développa rapidement un esprit vif et aiguisé, prompte à l'avenir qui lui était destiné, délaissant volontiers les jeux des autres jeunes de son âge. Comme il était convenu, il reprit les rênes de l'entreprise familiale sitôt l'âge adulte atteint. Confiants, ses parents partirent en villégiature loin de la ville, offrant ainsi le champs libre à leur rejeton. Celui-ci avait de grandes ambitions qu'il prit cependant à cœur de réaliser convenablement pour s'assurer de ne pas se faire prendre. Il tissa petit à petit un réseau de contacts à travers tout le royaume, débordant des frontières des Duchés au fil des besoins de ses désormais nombreux clients. Il se trouva lui-même son surnom de Belette, n'aimant pas utiliser son patronyme pour certains documents ou biens aux origines ou destinations douteuses. Depuis, seule sa famille l'appelle encore par son véritable prénom.
Belette possède le vif. Il a reçu, durant son enfance, une formation de la part d'un vieux grand-père qui lui avait repéré cette « tare » (comme Belette l'appelle depuis) lui permettant aujourd'hui de le maitriser potablement. Il n'est lié à aucun animal et se défend de le vouloir un jour. Seule son épouse est au courant de cette particularité et ensemble ils en guettent les signes chez leur progéniture.

- La jeune fille a grandi dans la campagne de Béarns, élevée par son père et ses quatre grands frères. Elle n'a jamais connu sa mère, morte quelques mois après sa naissance, tuée par une bête. Dès sa plus tendre enfance, et à cause de ce fâcheux accident, son père Sombre a martelé dans son jeune esprit sa haine des animaux et par là-même celle des vifiers. Il a distillé dans le cœur de chacun de ses enfants sa peur et son fanatisme. Il leur a appris à chasser sitôt qu'ils étaient capables de tenir une arme. Ferveur ne dérogea pas à la règle malgré son statut de fille. Et grâce à sa petite taille et à un poids moindre que ses frères, elle se révéla une élève très douée. La plus fervente aussi, en souvenir de cette mère disparue.
- Ses frères disparurent les uns après les autres, tués en chasse ou des suites de blessures, laissant l'adolescente seule avec un père que la folie gagnait de plus en plus. Ils ont alors abandonné leur modeste maison pour errer dans les duchés, proposant leurs services ici et là, braconnant au besoin pour se nourrir et surtout guettant la moindre présence de vifiers.
- Elle possède le Vif, héritage de sa mère qui ne maîtrisait pas sa magie. Mais son éducation stricte a fait qu'elle a ignoré tous les signes qui auraient du le lui révéler. C'est pour elle plus qu'une tare qu'il convient d'éliminer, ainsi que le lui a appris son père.